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En retournant chez le pharmacien

En retournant chez le pharmacien


Uit: Terug naar de apotheker, Fagel 2003

Vertaling: Bernard de Coen 2006



Je prie pour ton bonheur


Je prie pour ton bonheur. 
Mais tu ne veux pas de bonheur. 
C'est compliqué. 

J'exige que tu sois heureux avec moi. 
Tu es auprès de moi. 
Je suis heureuse. 

Bientôt il n'y aura plus qu'à
te quitter en guéant
par la froide marée basse
en sifflotant d'indifférence. 

Et qu'arrivera-t-il
Lorsque j'aurai traverse le gué ? 



Que ça aidera


Je me dresse
fredonne du Bach
pose une pomme
a côté de ta photo
et je crois que ça aidera. 

Je vais à l’église
m'agenouille à l'entrée
bourlingue vers Marie
qui se tient raide de silence
paie un cierge
l'allume
et je crois
que ça aidera. 

Je te parle
fais parcourir
un regard sur toi
prends une de tes mains
la repose
et je crois
et merde nom de dieu
que ça aidera



Gentil de ta part


Gentil de ta part
tu continues seul
m'abandonnant
dans une flaque d'amour. 
Gentil de ta part
je te vois encore briller
brillamment tu pars à la rencontre
te ton propre sinistre lointain. 
Gentil de ta part
de ne point m'emmener. 
Gentil de ta part
de m'avoir fait savoir. 
Gentil de ta part
que je puisse continuer à porter le drapeau. 
Gentil de ta part
de ne pas m'avoir raconté
vers où et comment



Que fais-tu ici ?


Que fais-tu ici ? 
et pourquoi pleut-il ainsi ? 

Que fais-tu ici
les poings entiers
dans ma chambre entière ? 

Que je ne regarde pas à travers toi
est une grande grace. 

Et à présent ? 

Dois-je libérer une place
dans mon cœur trop plein
pour t'y parquer ? 

Dois-je quotidiennement
prier pour toi ? 

Dois-je aller faire mille et une
promenades imaginaires
autour de
ton ennuyante tombe ? 



Avec le temps


Avec le temps
cela deviendra facile
de produire sur mon visage
une grimace aigrie
lorsque je me regarde dans la glace. 

Bien m'exercer encore
et ensuite tenter le coup
dans la vie réelle. 

Noter les résultats. 



Elle me vit et salua


J'étais, couchée ventre au sol, 
en train de chasser des bestioles des fleurs
près de mon sein. 

Il eût pu arriver de tout
l’atterrissage d'un avion
l'anniversaire d'un arbre
l'aération d'un groupe de vieillards. 

Or il passa sur le sentier forestier
une petite vieille sur un âne
avec une couverture sur les jambes. 

Elle me vit et salua
Elle me vit et salua

Comme s'il s'agissait de la plus simple chose
au monde, comme si elle cueillait des fleurs
comme si elle avait déja attendu des siècles derrière un arbre



Dans le manteau d'une autre


Dans le manteau d'une autre
frappé a la porte du monde. 

Le monde ouvrit un peu. 

La profonde descente
vers les propres habits
exigea le courage de chevaux. 

Or à présent j'y suis. 

Je me trouve dans mes propres couleurs et franges
au centre du monde. 

Parfois soudain le monde
me referme la porte au nez. 

Drôle de monde. 
Je rouvre tout simplement la porte ! 



Pour que l'on me


Je voulais tant. 
Pour que l'on me trouvât
une personne cordiale
je devins végétale. 
Pour développer de la vitesse
Je roulai à vélo. 

Je voulais tant. 
je voulais pouvoir fondre
et pouvoir faire fondre
donc je fondis le monde entier
en beurre clarifié



La plus belle vache


La plus belle vache dans la prairie
s'appelle 607400185
mais nous l’appelons Sheila. 

Si nous étions deux étrangers
cherchant des poubelles. 

Elle a des paupières comme des saumons
poudrés de Rimmel
N° 35 Rich Sugarwhite. 

Nous cherchons le concombre, coupons
un morceau pour Sheila. 

Elle prend et mange, les yeux clos. 
Nous n'eussions pas pu moins faire. 

Sheila sait
regarder avec satisfaction. 
La vache observe satisfaite comment
nous disparaissons scintillants de la prairie. 

Dans notre cœur une vache ; 
607 400185 qui observe
comment nous nous égarons
dans notre vallée entêtée



A cette pensée près


A présent que sous des mains qui aiment
mon carcan se libère
s'émousse de moi, faisant des bulles
jusque dans l'univers

et qu'un nouveau corps se pose bulle après bulle
comme une nouvelle couche
autour de moi

a présent que je suis sans pensées
— a cette pensée près

pourrais-je alors devenir telle
aussi perdue
que les marguerites
qui chez l'un ou l'autre
dans un vase sur la table
se laissent entièrement aller ?


Vertaling: Bernard de Coen